Football - Coupe du monde 2010 : Le cap a changé

Publié le par coquelicot93

Le cap a changé

Vos questions à notre envoyé spécial ont pas mal tourné autour des choix de Raymond Domenech. Contre l'Uruguay (0-0), le sélectionneur a sacrifié Malouda pour retrouver deux récupérateurs. Il y a eu quelques évolutions dans le registre offensif. Mais pas de solution miracle...

 
 
 
 

 

 

 

Amir00000 : Avec la non-titularisation de Malouda, Raymond Domenech joue le 0-0 comme contre la Roumanie à l’Euro 2008...
M.D. : Je vous rappelle que Florent Malouda avait joué contre la Roumanie et cela n'avait pas vraiment marché... Là, Raymond Domenech n'a pas simplement changé un homme pour un autre mais surtout fait évoluer son système tactique. Le 4-3-3 n'est plus, place à un 4-2-3-1 avec Gourcuff en position de numéro 10 et Diaby aligné à la récupération, aux côtés de Jérémy Toulalan. On ne peut donc pas dire que le 0-0 soit la finalité désirée par le sélectionneur de l'équipe de France, d'autant que Gourcuff est, dans ce schéma, plus présent dans les trente derniers mètres, voire dans la surface. 


Nell Marcus Durhone : Comment est-ce que Gourcuff peut être titulaire ? Il ne fait rien...
M.D. : Vous êtes un peu dur. Le Gourcuff que l'on a vu ce soir dans une position de numéro 10, celle qu'il occupe à Bordeaux, a été plus en vue que lors de la préparation. Surtout en première période. Il a frappé au but plusieurs fois et même failli transformer un superbe coup franc. Le Bordelais a plus de raisons d'être titulaire dans un tel dispositif qu'en milieu axial droit, comme c'était le cas jusque-là. Après, ce repositionnement de Gourcuff, lié au 4-2-3-1 et l'entrée de Diaby, a eu pour conséquence de rééquilibrer complètement le jeu français. Du coup, Ribéry - qui a fini dans l'axe avec la sortie du Girondin - a complètement disparu de la circulation. Diaby, en revanche, a fait ce que l'on attendait de lui. Lors des quarante-cinq premières minutes, deux de ses chevauchées ont semé la zizanie dans le camp uruguayen.


Andrew Milado : Je me demande ce qui peut motiver Domenech à aligner Govou et non un Gignac ou Henry ?
M.D. : Raymond Domenech semble vous avoir entendu en fin de match puisque Gignac est entré à la place de Govou. Cependant, ce changement était plus conjoncturel que structurel puisque les Bleus, en supériorité numérique, ont mis un deuxième attaquant de pointe en dans la surface uruguayenne. Concernant précisément Sidney Govou, il est vrai qu'il n'est pas transcendant, loin de là. Mais ce France - Uruguay est assurément son meilleur match depuis le début de l'aventure Coupe du monde 2010. Je vous accorde cependant que cela n'est pas encore suffisant.

Micka.Olivier : On vient de voir Domenech s’énerver un peu contre Anelka et c’est vrai qu’il a l’air de jouer un peu à l’envers, de beaucoup « garder » le ballon notamment. Vous en avez pensé quoi ?
M.D. : A la fin de la première période, on a vu Raymond Domenech, il est vrai, appeler son joueur de manière virulente. Mais c'était plus pour lui demander d'offrir une solution sur une touche accordée aux Bleus. Pour autant, il est vrai que l'attaquant de Chelsea n'est pas très à l'aise dans cette position d'attaquant dans un système à une pointe. Il fait des efforts pour exister dans la surface, mais, vous l'avez justement signalé, il ne peut s'empêcher de redescendre chercher des ballons. Cela dit, à la différence des matches de préparation, Govou est passé dans l'axe pour le suppléer dans la boîte quand il dézonait. Une évolution positive.

Johnny : En a-t-on trop fait avec l'Uruguay ?
M.D. : Oui et non. Ses deux attaquants sont des poisons, même si Suarez a été très en retrait aujourd'hui. Mais l'Uruguay n'est pas une top team. Pour preuve, elle n'a gagné, ce soir compris, qu'un seul de ses dix-sept derniers matches de phase finale de Coupe du monde. C'est une formation plutôt difficile à bouger mais limitée.


Kingchildm : Y'a-t-il des Français qui habitent le sud de l'Afrique et que vous avez vu dans le stade ?
M.D. : Je n'ai pas rencontré de Français habitant ici mais quelques supporters qui avaient fait le déplacement jusqu'en Afrique du Sud. Notamment un qui est venu droit de Nouvelle-Calédonie. Celui-ci, portant un chapeau de cow-boy tricolore et un maillot de l'équipe de France, a décidé de suivre les Français tout au long du premier tour. Il repartira après. C'est malheureusement une exception car il y a peu de supporters français dans le stade. Ils paraissent d'autant moins nombreux qu'ils sont éparpillés dans cette superbe enceinte.


Robocop : Les vuvuzelas sont-elles à ce point assourdissantes ?
M.D. : La réponse est : oui ! Heureusement, on s'y "habitue", enfin, si on peut dire. Le flot sonore est continu. Et pas seulement dans le stade. Toute la journée, ouverture de la Coupe du monde oblige, les joueurs de vuvuzelas s'en sont donné à cœur joie dans les rues du Cap. Pour l'anecdote, c'est le premier son que j'ai entendu à mon réveil ce matin. Véridique.

 

Source : Eurosport

Publié dans Football

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